« Voimasta ja Kunniasta » : fantastique deuxième effort d’un groupe qui s’affirme sans ambages comme un exceptionnel héraut du pagan/folk metal.
Il y a tout là-dedans : des plans folk (souvent restitués à l’accordéon), allègres et festifs, aux fraîches et aériennes mélodies (« Tyven »), comme Finntroll en a le secret (enlève ton masque de troll, Sorvali, on t’a reconnu) ; des envolées symphonico-heavy métalliques d’une majesté imparable comme Thyrfing les aime (l’intro de « Sankarihanta ») ; des mélodies à la froide solennité tendant vers un mysticisme que Kampfar ou Falkenbach n’auraient pas renié (le final de « Hüdenpelto »), sans oublier quelques furieuses réminiscences d’un Bathory en culotte de peau de mammouth (période « Blood, Fire, Death », donc).
Total : une sorte d’extraordinaire pot pourri de ce que le metal scandinave, dans sa bouillonnante acception pagan/folk/viking, sait faire de mieux. Avec, naturellement, cette immense aptitude à créer une musique merveilleusement onirique qui pourrait servir avec bonheur de BO à une œuvre d’heroic fantasy pagano-médiévale – la meilleure preuve en étant le thème de « Sankaritarina », ô combien tolkienien.
Les guitares préfèrent le plus souvent lancer de lumineuses mélodies vers le ciel plutôt que d’écraser des rythmiques de plomb dans la neige. La batterie se fend, à mon goût, d’une prestation quasi sans faute. Le clavier est parfaitement employé, de même que les parties chorales, qui viennent, à point nommé et sans excès d’emphase, accroître l’ampleur déjà énorme de la musique. Le son est impeccablement propre et clair. Les compos sont longues, admirablement construites, pratiquement dépourvues de déchet – même si, personnellement, quelques rares riffs (de transition notamment) peuvent s’avérer à la limite du superflu. Meilleur exemple : « Aurinko ja Kuu ». La dynamique est bonne, tranquille comme baptiste ; le thème principal, énoncé en intro à l’accordéon sur un léger canevas de guitare acoustique, se voit ensuite repris et relancé, puis sublimé par un plan heavy grandiose, et enfin couronné d’un chœur fabuleux qui constitue le grandiose point d’orgue du morceau,... avant qu’une brusque cavalcade heavy à la limite de l’incongru ne vienne prolonger l’histoire sans que l’on comprenne vraiment pourquoi. (Une bien jolie cavalcade, certes, mais qui à l’arrivée n’apporte pas grand-chose à l’affaire.)
Bref : trêve de chipotages ; cet album est une merveille d’une incomparable richesse mélodique, et les prochains épisodes des aventures discographiques de Moonsorrow ne feront que confirmer l’hallucinant talent du sieur Henri Sorvali (qui, il faut le mentionner, a tout composé sur cet album). (Par Alex)
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