dimanche 12 octobre 2008

AMON AMARTH "Twilight of The Thunder God" (2008)


Autant tuer le suspense tout de suite : ce nouvel opus est un bon cru, une fois de plus. Les premières impressions confirment ce à quoi on pouvait s’attendre : rien de bien nouveau sous le soleil suédois. Tous les éléments, tous les gimmicks, qui font l’identité d’Amon Amarth et qui se doivent donc de figurer sur chacun de leurs albums sont bien au rendez-vous. 

Outre le style musical qui n’a pas changé et sur lequel nous reviendrons, la pochette représente bien un guerrier viking en action (et renoue même avec la tradition du groupe après celle de With Oden On Our Side qui était étonnamment sobre), le son est gros et puissant et les thèmes abordés dans les paroles sont toujours les mêmes. Il est d’ailleurs ahurissant de voir comment Johan Hegg arrive encore une fois à écrire une dizaine de textes de chansons parlant uniquement des vikings, que ce soit en évoquant des figures emblématiques de leur mythologie ou en inventant ses propres histoires de fiers guerriers mourant au combat… 

Si le style du groupe n’a jamais changé tout au long de sa carrière, il était cependant possible de définir chaque album par quelques caractéristiques. Ainsi, le précédent With Oden On Our Side était « l’album rentre dedans et efficace », Fate Of Norns était plutôt épique et mélancolique, Versus The World était majestueux et violent… Et bien le petit nouveau ne peut pas vraiment être qualifié de la sorte. Il reprend en effet un peu de tous ses prédécesseurs afin de proposer un véritable échantillonnage de tout ce que sait faire le groupe. En cela on peut le qualifier «d’album de la diversité», ce qui ne veut pas dire originalité nous sommes bien d’accord. 

Le titre éponyme qui ouvre l’album est ainsi une petite tuerie, l’opener absolument parfait. Riff mélodique évident et immédiatement mémorisable, rythme très rapide accompagné par une double grosse caisse omniprésente, chant death profond et puissant, modèle de refrain inoubliable, break plus lent parfait pour le headbanging, accélération sur le solo (joué par Roope Latvala de Children Of Bodom, guest de luxe dont le shred change des solos très mélodiques du groupe)… N’en jetez plus, l’album pourrait s’arrêter là, Amon Amarth a déjà gagné. La suite est constituée d’autres exemples du savoir faire du combo de Stockholm. "Free Will Sacrifice" est un sublime mid tempo, lourd et majestueux, au refrain épique et mélancolique à vous faire dresser les poils. "Guardians of Asgaard" représente quant à lui la famille des « tubes » d’Amon Amarth. Son riff si simple et pourtant si accrocheur ne peut que faire mouche, tout comme son refrain qui en fait un véritable hymne. LG Petrov d’Entombed est présent sur ce morceau, ce qui en fait le premier duo de l’histoire du groupe (mais accrochez vous pour différencier les voix !), un clin d’œil étant d’ailleurs donné à Entombed dans les paroles (« marching down the Left Hand Path »). Le morceau ultra rapide que l’on est en droit d’attendre se nomme "Where Is Your God?", méchant et vicieux et sur lequel le débit du chant est impressionnant. Un très léger ventre mou arrive ensuite, une succession de morceaux mid tempos mélodiques ou légèrement plus rapides et violents, bons mais pas transcendants, comme les vikings doivent pouvoir en écrire en dormant. Tout juste la présence d’un cor de chasse discret est-elle à noter sur "Tattered Banners and Bloody Flags". Mais la fin de l’album repart de plus belle. "The Hero" se pose là avec son intro mélodique, son riff excellent, sa construction qui fait penser à "Where Silent Gods Stand Guard" (sur Vs the World) et un Johan Hegg terrifiant qui scande « I know who I am, I am an evil man ! ». On y croit et on n’ira pas le contredire ! "Live for the Kill" est le morceau le plus surprenant de l’album. Débutant par un riff très old school (les premières notes du riff de "Sabbath Bloody Sabbath"!) il sonne vraiment très heavy à l’ancienne, certains passages mélodiques évoquent même Iron Maiden ! Le break pendant lequel les violoncelles d’Apocalyptica, derniers guests du disque, reprennent la mélodie principale est bien amené et apporte un peu de nouveauté à ce morceau très frais. Tout cela se termine en apothéose sur le magnifique "Embrace of the Endless Ocean", long morceau épique comme le groupe n’en faisait plus depuis longtemps (on pense à "Victorious March" du 1er album), seul élément qui manquait sur With Oden On Our Side. Ce récit très mélancolique de l’histoire d’un viking qui ne rentrera jamais chez lui est vraiment réussi et conclut l’album en beauté.

Si ce nouvel opus peut donner dans un premier temps une légère impression de déjà vu, quelques écoutes suffisent pour réaliser qu’il s’agit encore une fois d’un très bon album de la part des suédois. Certes le groupe n’évolue pas vraiment mais il apporte quelques légères nouveautés comme la présence de guests et un côté heavy traditionnel plus accentué. La qualité est une de fois de plus présente sur ce Twilight Of The Thunder God, légèrement moins immédiat que son prédécesseur mais tout aussi excellent. Cela a quelque chose de rassurant. (Par Pietro, sources : Les Eternels)

PS : votre serviteur ne peut que vous conseiller l’édition limitée de l’album qui outre un magnifique packaging sous forme de livre propose en bonus un DVD et un CD live du concert du groupe au festival Summer Breeze 2007, à la réalisation époustouflante largement supérieure à bon nombre de DVDs vendu en tant que tels, et ce n’est qu’un simple bonus ! Encore une fois Amon Amarth ne se moque pas de ses fans. La classe. 

2 vidéos ont été tournées pour cet album. 
"Twilight of The Thunder God" & "Gardians of Asgaard" :



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