samedi 6 juin 2009

ENSIFERUM "Iron" (2004)

Trois ans après un premier album éponyme très réussi, Ensiferumnous revient avec Iron. Cet album qui voit le jour en 2004 est le dernier de Jari Maënpää, qui quittera la même année la formation pour former Wintersun.

Iron ne rompt pas la continuité des préceptes du précédent opus. En effet, Ensiferum confirme à quel point il sait manier les différentes influences et les genres. Si Slayer of Light emprunte des éléments au thrash métal, Tale of Revenge et Iron sont plus à classer dans un genre épique qui nous emmène dans un monde chevaleresque, moyen-âgeux.

L'album débute par une instrumentale intitulée Ferrum Aeternum. Celle-ci nous évoque les grandes bandes sons des films comme Le Seigneur des Anneaux, Robin des Bois ou encore Braveheart. Ensuite c'est au tour de la chanson éponyme de venir tout balayer. Rapide et mélodique, la double pédale accompagnée de ces leads à la guitare sont du plus bel effet. On ne pouvait rêver d'une meilleure entrée en matière. Malheureusement, tout l'album n'est pas à l'image de cette belle entrée en matière.

Premier constat, Ensiferum a le pied sur le frein tout au long de l'album (ou presque). Tale Of Revenge est un des témoignages du relatif ralentissement de leur musique. Très mélodique, la guitare rythmique n'intervient que de manière sporadique, le rythme y est plus lent, la musique plus mélancolique. On est loin des Goblin Dance et consorts du premier album. La relative lenteur n'est pas en soit un défaut, mais rend parfois l'écoute fastidieuse.

Pour être honnête, si l'attente a été importante, on reste sur un bilan mitigé du fait de la faiblesse de certains titres. Tears et son chant clair, Slayer of light et Lost in despairsont vraiment en deça des autres chansons. Néanmoins, le reste de l'album quant à lui est remarquable ! De l'introduction épique Ferrum Aeternum, à la fureur contrôlée de Tale of Revenge en passant par le chant traditionnel finlandais de Lai lai hei et le style power métal de Sword Chant, Ensiferum voit juste, très juste.

S'il ne fallait en retenir qu'une, je jetterai mon dévolu sur Lai lai Hei. Ce titre est un des plus longs de l'album. Il offre une longue montée en puissance, d'une entrée à la guitare acoustique aux riffs tranchants. Le break à la guitare et son rythme galopant est du meilleur effet. De plus, que dire des paroles à la gloire de la Mère-nature chantées en finnois ? le tout est un cocktail détonnant qui certes vient ralentir d'autant plus le rythme de l'album mais qui lui donne un second souffle !

Into the Battle est également un des piliers de cet album. Après une courte introduction à la guitare électrique, Olivier vient donner un rythme infatigable à la chanson, avec une double pédale omni présente. Les riffs sont rapides, entrainants et l'alternance chant clair / Chant guttural est du meilleur acabit.

Jusque là, rien n'a changé par rapport à l'album éponyme me diriez-vous ? Et bien détrompez vous ! En trois ans, le groupe a tout de même modifié son approche de la musique folk. La musique d'Ensiferum est devenu, non pas plus commerciale, mais accessible à un public plus large dira t-on. Plus spécifiquement, les guitares, bien que toujours aggressives, ne semblent pas aussi lourdes et puissantes qu'auparavant. De plus la présence de chant clair (relativement en arrière-plan dans Ensiferum) est maintenant devenue plus évidente, tandis que les parties mélodiques prennent de plus en plus d'importance jusqu'à la présence de chants féminins tout au long de Tears. Comment peut-on expliquer ces changements ? Probablement une évolution de la musique et de la volonté de composition des finlandais mais également... du producteur. Flemming Rasmussen a en effet pris en charge la musique du groupe durant cette période. Lui, habitué à coacherMetallica et Blind Guardian par le passé, a donné cette dimension plus grand public de la musique d'Ensiferum.

Il ne faut pas pour autant en déduire que la musique du groupe a été dénaturée. On retrouve en effet tous les ingrédients du groupe à savoir l'utilisation de guitares acoustiques, les alternances avec une guitare saturée au riffs tranchants et secs et les growls toujours aussi géniaux de Jari Maënpää. Etant un grand admirateur de lui, il m'est difficile de rester objectif, mais lorsque l'on écoute le solo de Into the battle et plus généralement la composition des riffs de guitare, on ne peut que regretter son départ, quand bien même Petri est un bon remplaçant. Les lignes musicales sont justes, bien que -comme d'habitude- la basse soit en retrait.

Avec la montée de cette mouvance folk, et le renforcement permanent de la scène finlandaise, Ensiferum est en passe de devenir un groupe culte du genre. Aujourd'hui, et avec le recul, on peut nuancer cette copie. Les performances lives en dents de scie y sont également pour quelque chose. Néanmoins, toujours est-il que le groupe reste une des références du genre et qu'Iron, sans être excellent, demeure un album plaisant.


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