lundi 29 décembre 2003

SKYFORGER "Thunderforge" (2003)

Troisième et très attendu album des leaders de la scène Metal balte, « thunderforge » impose par sa qualité et sa diversité. Il ne fallait pas en attendre moins pour un groupe qui nous avait déjà pondu deux magnifiques albums ! 

Toutefois, en gardant son style propre, Skyforger a su évoluer. Les textes ne sont plus en rapport direct avec les batailles passées mais plus avec leur mythologie dans son ensemble, et la musique, incorporant toujours des éléments heavy ou thrash et bien sûr folk avec des instruments traditionnels (guimbarde, flûte, biniou, acoustiques...), se fait plus mature, plus fluide. La production est très bonne et puissante, rien à redire là dessus (la basse bien grasse, humm un délice), et l’artwork plutôt agréable (avec toujours les paroles traduites et expliquées, intéressant !). 

Entrons à présent dans le vif du sujet. Après une très courte intro faite de chants traditionnels, « when usins rides » se montre d’entrée de jeu comme un des meilleurs titres : on accroche tout de suite aux guitares bien lourdes/heavy et au chant résolument charismatique, avec évidemment cette petite touche folk qui sied si bien aux compositions du quatuor, en donnant cette couleur chaude des plus agréables. Un morceau à tendance mid tempo, comme l’est à peu près l’ensemble du disque. « The shortest night of the year », en rapport avec le fameux solstice d’hiver et la renaissance de la nature qui le suit, résonne comme une chevauchée avec des riffs toujours très inventifs et une cornemuse vers la fin sachant donner une certaine puissance. Vient alors avec fracas « warlord of the night sky », le seul titre vraiment up tempo, mais ô combien efficace. Rageur, direct, intense, le black metal n’est ici pas loin dans ce retour aux sources. Le titre suivant « long dance » ralentit à nouveau la cadence, instrumental entêtant ponctué de cornemuse, qui est à la base une chanson rituelle de mariage réarrangée à la sauce Skyforger ! « Oh fog oh dew » traite aussi de l’union, mais celle mythologique de la lune et du soleil, avec quelques cœurs bien sentis et des riffs puissants. En parlant de riffs virils, ceux du morceau « thunderforge » en imposent : la guitare rythmique nous en met plein les ouies et la lead en parallèle dilue des mélodies superbes, le tout axé heavy/thrash couillu. Rajoutez-y un refrain en chœur prenant plus une touche de flûte et la recette devient orgasmique. Autre morceau marquant, « the woman of serpents » n’en est pas en reste. C’est le premier titre de Skyforger que j’ai pu entendre d’aussi sombre, avec l’apport de claviers pour renforcer l’ambiance, étrange et presque glauque par moments. Le chant est au passage toujours aussi bon sur ce titre, on sent une rare implication. Les deux morceaux suivant sont plus traditionnels mais toujours aussi bons, bien heavy (surtout « through the gates of the world beyond ») et épiques. 

Un album à écouter et réécouter tant il propose de savoureux et différents aspects, maniant mélodies traditionnelles sans niaiserie aucune, pour perpétuer avec fierté leur culture, avec ces riffs poilus dont seul nos quatre lettons ont le secret. Un groupe attachant et une musique géniale, vous savez quoi faire à présent !(Par Thyl, Noz Pagan)


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