samedi 1 novembre 2003

FALKENBACH "Ok Nefna Tysvar Ty" (2003)

Apparu au moment où Bathory entamait sa mue vers un (Black) Metal Viking, représentée par la trilogie Blood Fire Death/Hammerheart/Twilight Of The Gods, Falkenbach s'est vite imposé comme le fils spirituel de Quorthon. Et alors que ce dernier abandonnait cette voie pour un retour aux sources maladroit avec les albums Requiem puis Octagon, ce one-man band mené par le seul Vratyas Vakyas (plusieurs musiciens l'ont parfois accompagné mais l'esprit du projet solitaire est là), enfantait de ... En Their Medh Riki Fara... et ... Magni Blandinn Ok Megintiri..., soit deux mètres-étalons du Black Pagan et épique.

Étonnamment, Ok Nefna Tysvar Ty arrive cinq ans après ces deux premiers drakkars, long silence qui a alors inquiété les fans mais qui a en fait permis à l'Allemand de se concentrer sur son propre label, Skaldic Art Productions. N'allez pas croire non plus que ce troisième voyage marque un nouveau chapitre dans la carrière de Falkenbach, hormis celui d'une plus grande exposition car il demeure en fait extrêmement fidèle au style atmosphérique établi par ses prédécesseurs. A peine noterons-nous une prise de son plus lisse encore et désormais la mainmise de la voix claire et Viking sur le chant Black, dernier et lointain oripeau d'un passé extrême. Comme toujours en revanche, les claviers forment le socle de ces fjords souvent majestueux, à l'image de "Vanadis" qui ouvre l'album sur un panorama grandiose, comme celui figurant sur le très beau visuel.

Il s'agit du meilleur titre d'un menu qui est ensuite souvent dominé par les accords acoustiques, comme sur ... The Ardent Awaited Land", "Farewell" ou "... As Long As Winds Will Blow...", seul "Homeward Shore" renouant avec la superbe du titre inaugural. Le tout charrie tous les clichés habituels sur les forêts éternelles, la nature, le vent, et baigne dans une ambiance médiévale malheureusement plus enjouée que véritablement sombre. Il aura toujours manqué à Falkenbach cette puissance mythologique et quasi wagnérienne que seuls possèdent les grands récits du Bathory Viking.

Ok Nefna Tysvar Ty peut cependant être considéré comme l'œuvre la plus aboutie de son auteur à ce jour, qui, malgré le succès de cette offrande ne retrouvera pas pour autant la cadence de ses débuts. Heradling - The Fireblade arrivera certes deux ans plus tard, mais il ne s'agit que d'un réenregistrement de son premier album originellement gravé en 1995 et jamais publié, tandis que Tiurida ne verra le jour que huit ans après ce troisième opus et montrera les limites de ce métal épique figé dans le temps. (Childeric Thor - Noz Pagan)


 

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