Avec ce troisième petit bijou, Andrea Nebel Haugen poursuit, avec toujours plus de classe et toujours plus de grâce, son exploration musicale « de la spiritualité de l’ancienne Europe du nord ». Auteur d’un livre sur le sujet (« The Ancient Fires Of Midgard », qui aborde « la compréhension païenne de la vie », les « dommages causés par les religions patriarcales monothéistes, les mythes et la magie nordiques, les mystères de la féminité, les anciennes traditions, les rites saisonniers, les arbres sacrés, les herbes, la communication avec l’âme des animaux... »), Andrea Haugen passe pour être adepte, à l’instar de Michael Moynihan, de la pensée völkisch, c’est-à-dire païenne radicale, ethno-communautaire et anti-moderne. C’est cet investissement qui se manifeste au travers d’Hagalaz’ Runedance : l’investigation existentielle de Nebel, très personnelle, intuitive et introspective, utilise en l’occurrence comme véhicule une musique exceptionnelle (éventuellement comparable aux travaux d’un Arcana pour ce qui est du mysticisme qui les imprègne), une musique à la fois douce et intense, d’une profondeur et d’une densité hallucinantes, parfois mélancolique, parfois apaisante, très solennelle, et en tout point somptueuse. L’instrumentation (mélodies et arrangements), le chant (quelle voix !), les atmosphères, la production : tout est parfait. Hagalaz’ Runedance parvient avec une aisance et une maestria impressionnantes à suggérer l’ambiance immémoriale, tribale et chamanique, qui vient à l’esprit lorsqu’on s’efforce d’imaginer ce que pouvaient être l’antiquité païenne et sa religion de la forêt. De cet album, qui est bien plus qu’une invitation à la rêverie ou à la méditation, c’est véritablement un souffle de piété venu du fond des âges qui s’exhale pour venir doucement mais sûrement envelopper l’âme. La ferveur sacrale dont fait preuve Andrea Haugen est tout simplement poignante, et admirable. Immenses plaines vertes et lumineuses, abrupts récifs battus par les eaux, arbres sans nombre dansant dans le vent... Ce « Frigga’s Web » est l’une des plus brillantes et des plus probantes incarnations musicales du néo-paganisme qui puissent se trouver – ainsi que le plus abouti des trois albums d’Hagalaz’ Runedance. Une merveille. (Par Alex, sources : Guts of Darkness)
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