mercredi 8 décembre 2010

ARCANA "The First Era - 1996-2002 (2010)

Saluons tout d’abord l’initiative à l’instigation du label Cyclic law de réunir dans un même coffret l’intégralité des enregistrements publiés par Arcana entre 1996 et 2002. Les jamais contents râleront bien entendu, arguant qu’il n’y a là rien que l’on ne connaisse déjà de la part des Suédois. Evidemment. Mais outre le fait que cette somme est habillée dans une boxset classieuse et que son livret, richement illustré, fourmille d’informations, sachez que tous les titres en présence ont été remastérisés par Peter Bjargö et Frederic Arbour. 

Et puis de toute façon, pouvoir savourer sur quatre disques tous les albums gravés par le groupe ainsi que les morceaux apparaissant uniquement sur les préludes Lisabeth (1997), Isabel (1999) et Body of Sin (2002), n’a pas de prix. Sinon, faut-il encore présenter cette figure tutélaire de la musique Dark atmosphérique et néo-classique ? Pourquoi pas… Cette sortie se prête à l’exercice du résumé, de la synthèse. 

Né en 1994 autour du génial (le mot n’est pas trop fort pour une fois) Peter Bjargö (alors encore Pettersson), Arcana est tout d’abord indissociable du label Cold Meat Industry qui publie son premier essai, Dark Age of Reason, perle sombre recouvert du suaire vocal de Peter ("Like Statues In The Garden Of Dreaming") et emmené par les caresses éthérées de Ide Bengtsson ("Serenit"). Cet opus place immédiatement le duo parmi les meilleures représentants du genre grâce à une plastique instrumentale envoûtante et ténébreuse, qu’il enrichi de touches ambient médiévales ("The Song of Mourning"). 

Après le EP Lisabeth, où figure notamment le dramatique "Eternal Sleep", Cantar De Procella confirme le statut d’Arcana qui continue de façonner son identité d’une beauté crépusculaire inédite. Cette seconde offrande s’inscrit dans un cadre identique tout en affirmant les traits les plus spirituels, les plus méditatifs de ses deux auteurs (le superbe "Cantar de Procella"). Ayant plus d’espace pour s’exprimer, Ida fusionne littéralement tout son corps et toute son âme dans la musique tragiquement belles ("God of the Winds"). 

Précédé d’Isabel, dont on retrouve "Emperor Of The Sun", The Last Embrace peut être considéré comme l’apogée de la collaboration, de la communion créatrice entre Peter et Ida, dont la présence vocale semble pourtant moins fort. Qui plus est, leur palette sonore se voit rehaussée d‘un violoncelle (celui de Marcus Ohlsson) et de chœurs qui contribuent encore davantage à conférer à leur art une dimension quasi liturgique. Bouleversant de bout en bout, on mesure combien cet album a pu influencé un groupe tel que Dark Sanctuary par exemple. 

En 2001, malheureusement, le duo se sépare. La jeune femme est remplacée par Ann-Mari Thim. Un an plus tard voit la nuit le premier fruit de cette nouvelle formation, Inner Pale Sun, d’une profondeur cinématographique. Si le son demeure inchangé, Arcana y paraît plus mature encore. Des pièces telles que "Lovelorn", "Icons", "We Rise Above", enténébrées par la voix profonde de Peter, ne peuvent que vous procurer des frissons presque sexuels. 

Ici s’achève cette première ère dans la carrière des Suédois, dont l’œuvre monumentale devrait aussi être obligatoire que la Carte Vitale ! (Childeric Thor)

1 commentaire:

  1. Je n'étais même pas au courant qu'ils avaient sorti un box regroupant les premiers albums. Très intéressant en tout cas... Je vais essayer de me le procurer. Merci ;)

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