mardi 16 janvier 2018

JONATHAN STROUD "L'amulette de Samarcande" (2003)

La lecture jeunesse offre bien des surprises. Pas plus tenté que ça par le titre et le synopsis de la quatrième de couverture, je me suis quand même dit que je passais peut-être à côté de quelque chose au vu des commentaires dithyrambiques d'un de mes anciens scouts.  Finalement, j'ai bien fait d'écouter ma petite voix intérieure qui me disait de lui donner une chance. 

Avec un début de scénario presque stéréotypé, à savoir un jeune orphelin qui va être pris sous la tutelle d'un mage dont la mission sera de lui enseigner les bases de cet art réservé à une élite londonienne au pouvoir, je m'attendais à un récit cousu de fil blanc et sans originalité. Un jeune sorcier ? Londres ? etc... Mhh allait-on surfer sur la vague Harry Potter ? Heureusement, il n'en fut rien... Suite à une humiliation subie en  publique de la part d'un magicien plus âgé et plus expérimenté que lui, Nathaniel, douze ans, qui n'est encore qu'un apprenti, déroge aux règles fixées par son maître et invoque un démon d'un très haut niveau, "Bartimeus", pour lui demander de l'aider à exécuter sa vengeance.

Premièrement, les rôles sont inversés et la force de l'histoire réside dans le portrait des magiciens brossé par l'auteur qui sont pour une fois décrits comme des êtres égoïstes, sans véritable code d'honneur ni moralité, et les démons (Eux préfèrent qu'on les appelle des Djinns, des Génies ,...) qui sont présentés comme des esclaves soumis au bon vouloir de leurs maîtres qui ont pour eux encore moins de considération qu'un animal de compagnie.  Certains sont quand même très dangereux ceci-dit.

Ce livre est donc raconté selon deux points de vue : Premièrement, celui du jeune sorcier Nathaniel, à l'égo surdimensionné, rongé par la vengeance et l'ambition (même s'il est d'un niveau moral plus élevé que ses congénères plus âgés et qu'il est sympathique malgré tout, il mérite parfois une ou deux baffes !!!) ; Et Deuxièmement,  celui de Bartimeus, le véritable héros de l'histoire, qui jette un regard caustique et très critique sur son jeune maître, le tout avec beaucoup d'humour, de sagesse et même de tendresse, lui qui a plus 5000 ans. Le rire est le propre du Djinn, c'est bien connu ! ;) C'est finalement très drôle et c'est une des forces de ce roman... Ca faisait bien longtemps que je n'avais ri autant devant un bouquin !!! Alors oui, au point de vue narration passer du jeune mage à son génie est un peu déroutant au début, mais ça passe comme une lettre à la poste ensuite... surtout que Bartimeus agrémente son récit en bas de page par des anecdotes parfois truculentes. 

Un livre certes pour enfant/ado mais aussi  pour des adultes à l'âme d'enfant. Il existe deux autres tomes qui viennent compléter ce premier roman mais ce dernier peut être lu comme une récit complet car le livre a une fin et rien n'appelle forcément à une suite... mais j'ai quand même hâte de lire les deux tomes suivants. !! (Thyl)

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