dimanche 20 avril 2008

TYR "Eric The Red" (2003)

Représentez-vous quelques îles perdues au beau milieu de l’Atlantique Nord, environ à mi-chemin entre l’Ecosse et l’Islande. Peuplées au cours du moyen-âge scandinave par quelques exilés Norvégiens, converties de force au christianisme vers l’an mil, et finalement rattachées au Danemark plus récemment, c’est sur ce petit archipel passablement inhospitalier que se forma un quatuor de musiciens qui s’attribuèrent le doux nom de TYR, dieu dont les Eddas nous disent qu’il est « le plus hardi et le plus courageux ». Symbole de vaillance, de sagesse et de justice, il est notamment invoqué avant les combats. Pour éclaircir les choses, s’il en était besoin, j’ajouterai qu’Eric le Rouge est le navigateur islandais qui découvrit aux alentours de l’an 982 de l’ère chrétienne la terre qu’il baptisa Groenland, et qui est d’ailleurs aujourd’hui propriété de l’état danois, tout comme les îles Féroé d’où débarquent nos fiers guerriers. 

A présent, pour briser un suspense qui menace de devenir insoutenable (sauf si vous avez déjà jeté un coup d’œil au genre musical indiqué sous la pochette, bande de canailles !), notre quartette pratique du viking métal. Cela étant, cette étiquette étant en soi assez peu explicite, précisons qu’ils pratiquent une musique à la fois influencée par le heavy des 70’s et 80’s, et par le viking métal initié par Bathory, période Hammerheart ou Nordland. Or donc, maintenant que les présentations sont faites, approchons-nous un peu plus de l’objet dont il est question ici, à savoir le second album studio du groupe, Eric The Red. Précisons que cet album a reçu à sa sortie un très bon accueil, malgré une certaine confidentialité, dirons-nous, dans sa distribution (en clair il est bien entendu introuvable en France). Cependant, l’attention du label Napalm Records se porta sur le groupe, qui réédite début 2006 cet album, agrémenté de deux titres bonus tirés de la première démo du groupe, et d’une nouvelle pochette fort jolie (surtout comparée à la version originale, hideuse). N’ayant pas pour ma part présentement pu mettre la main sur la réédition, je vous livrerai mes impressions concernant la version originale du CD (ce qui ne devrait pas différer de l’appréciation donnée à la réédition 2006).

 Ce qui fait la grande force de cet album, c’est le côté très personnel de la musique de TYR, alliant une base heavy à des chœurs vikings, une imagerie à l’avenant, et des compositions animées par un farouche esprit viking, sans oublier le côté folklorique bien mis en avant. En effet, le chant alternant entre l’anglais et le danois, les chansons basées sur des musiques et des paroles traditionnelles d’Irlande, des Iles Féroé ou encore du Danemark, donne un aspect varié et unique à la musique du groupe. Ajoutons à cela que les musiciens sont loin d’être manchots, et on a une bonne partie de ce qui constitue les points forts du groupe. Pour le reste, il faut écouter par exemple une chanson comme « The Wild Rover », basée sur une chanson traditionnelle irlandaise, qui se retient à la première écoute, à brailler à tue-tête dans les tavernes, pour comprendre ce qui fait le capital sympathie du groupe. A côté de ça, certains morceaux tels « Alive » vont légèrement flirter avec le progressif, « The Edge » ouvre l’album sur un ton épique, « Dreams » nous propose un peu de mélancolique, sans oublier la folk et entraînante « Ramund Hin Unge », un des meilleurs titres (avec un superbe solo, soit dit en passant). 

 Pour conclure et nuancer un peu mon propos, je dirais que TYR a les défauts de ses qualités et aurait peut-être gagné à proposer un album un peu plus homogène ; d’autre part, avec 5 titres (sur 10) dépassant les 6 minutes, et une durée totale d’une heure, quelques longueurs se font parfois sentir. Pour le reste, une production tout à fait honorable sert l’ensemble, et les connaisseurs apprécieront certainement largement cet album. (Par Akron, sources : Nightfall in Metal Hearth)

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