BATHORY "Blood Fire Death" (1988)

On a dit beaucoup de choses à propos de “Blood Fire Death”, le quatrième album de Bathory. Des déclarations comme “Le meilleur album Metal des années 80″, “L'album qui a créé le Viking Metal” (même si Manowar pourrait aussi faire valoir sa paternité sur ce coup là) etc. On les a toutes entendues... 

Cependant, “Blood Fire Death” marque pour moi l'apogée de Bathory “première époque”, la deuxième, celle que l'on appelle communément la période “Viking Metal”, ne devant commencer pour de bon qu'à la sortie de ”Hammerheart” et bien que des éléments de cette période peuvent se retrouvés ici, notamment l'abandon des thèmes sataniques pour la mythologie scandinave, la musique reste avant-tout agressive car plus orientée Thrash et Raw Black Metal en témoignent les compos “A fine day to die” (bien qu'épique ceci dit), “The Golden Walls of Heaven” ou encore “Pace 'till Death” dont la structure fait méchamment penser à “Pleasure to Kill” de Kreator. 

En ce qui concerne le changement d'orientation concernant les paroles, Quorthon dira lui-même lors d'une interview donnée à un de nos confrères : “Vers 1986, j'ai compris que nous n'avions écrit que des albums complets autour de la religion ainsi que de la merde satanique et démoniaque. Je n'étais pas un sataniste et ne savait absolument rien sur l'occultisme ou des affaires démoniaques, alors je me suis demandé pourquoi devrais-je continuer à écrire sur cette merde“. 

Pour le côté purement “Viking Metal”, on doit attendre la dernière compo de cet album, savoir ”Blood Fire Death” où la fureur brute des anciennes compos est combinée avec des nappes de synthés épiques, des ambiances froides, des arpèges accoustiques et où la voix de Quorthon se fait plus rauque et gutturale. 

En gros cette chanson est le lien idéal entre deux périodes, aussi belles et innovantes car même si la jeune génération pourrait trouver cet album plutôt moyen, il influencera directement des groupes comme EMPEROR, ULVER et IMMORTAL, et par la suite, la communauté Metal toute entière. Petite révolution pour l'époque, cet album est à réécouter de temps à autres avec une petite pointe de nostalgie bien légitime. (Thyl - Noz Pagan)